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La classe politique interpellée
La classe politique interpellée
le 7 août 2019
Dans son discours à l’occasion du vingtième anniversaire de son intronisation, Sa Majesté le Roi a de nouveau rappelé l’incapacité de notre modèle de développement actuel à satisfaire pleinement les besoins croissants des citoyens, et à réduire les inégalités sociales et les disparités régionales. Il a, à cet égard, annoncé sa décision de mettre en place une commission spéciale chargée du modèle de développement, dont la composition regroupera différentes disciplines académiques et différentes sensibilités intellectuelles.
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Il est attendu de cette instance qu’elle remplisse sa mission avec impartialité et objectivité, et qu’elle porte à la connaissance du souverain un constat exact de l’état des lieux, aussi douloureux et pénible puisse-t-il être. Elle devra aussi faire preuve d’audace et d’esprit d’innovation dans la formulation de ses propositions de solutions.
Pour Sa Majesté le Roi, la rénovation du modèle de développement n’est pas une fin en soi, elle constitue le préalable à l’engagement du Maroc dans une nouvelle étape dont les maîtres mots sont ʺresponsabilitéʺ et ʺessor dans tous les domainesʺ, le but ultime étant que le Maroc accède au club des nations avancées.
Pour le Souverain cette nouvelle étape recèle de nombreux défis, tant internes qu’externes, qu’il convient de remporter, et qui portent notamment sur la consolidation de la confiance en les institutions, l’ouverture et le refus du repli sur soi, l’essor économique et l’efficience institutionnelle ainsi que l’instauration de la justice sociale et spatiale.
Ce vaste et vital chantier dans lequel le Roi compte engager la Maroc, interpelle fortement la classe politique marocaine partie prenante dans le jeu politique national, vu qu’il incombe, en premier lieu, aux partis qui la composent de motiver les citoyens et de les mobiliser en vue de l’aboutissement réussi de cette essentielle entreprise.
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Malheureusement, en l’état actuel, ces partis ne semblent pas en mesure de susciter, comme il convient, cette mobilisation, car ils demeurent incapables de générer une pensée politique sous-tendant le processus de démocratisation et de développement en cours au Maroc. Le défaut d’une pensée politique fondatrice limite la capacité de ces partis à attirer et motiver les citoyens, notamment les jeunes.
De fait, ces partis politiques, que je qualifierai de pro-système, ont pratiquement déserté le champ de la pensée politique, devenu l’apanage des partis et courants politiques anti-système. Ces derniers, en l’absence de véritables contradicteurs face à eux, exploitent les déficiences du modèle de développement actuel et la moindre défaillance gouvernementale, pour se positionner en chantres de la démocratie, de la justice sociale et de la défense des droits de l’homme, usant d’un discours populiste aux accents islamo-gauchistes, qui cache mal leurs propres contradictions et oppositions, ainsi que leurs visées totalitaires respectives.
Pour être au diapason de la volonté royale, la classe politique marocaine saura-t-elle faire preuve d’intelligence et de clairvoyance, car la mise en œuvre réussie du futur modèle de développement demeure, en grande partie, tributaire de sa capacité à se rénover et se réhabiliter.
Mohamed Kabbaj